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Entre philanthropie et savoir-faire
Depuis décembre 2019, j’ai l’immense chance de faire partie du réseau de traducteurs et interprètes sociaux de Bruxelles Accueil. J’aime tout particulièrement ce travail : voici pourquoi !
En Belgique, le traducteur et interprète en milieu social est une véritable « clé de voûte de l’entendement » entre le secteur non-marchand (asile, enseignement, justice, santé, etc) et les personnes allophones, notamment les migrants qui ne maitrisent pas ou peu une des langues officielles de la Belgique. Autrement dit, le traducteur et interprète intervient pour faciliter la communication et servir d’intermédiaire entre le migrant et les personnes qui représentent les services publics mentionnés précédemment.
Dans mon cas, je traduis du français à l’espagnol ce qui suppose que j’interviens en faveur des migrants hispanophones en les aidant à « franchir » la barrière linguistique et en leur garantissant ainsi une égalité d’accès aux services publics et sociaux belges auxquels ils ont droit.
Le résultat d’une bonne interprétation est manifeste lorsqu’au fur et à mesure de notre intervention on constate que, par exemple, la personne allophone comprend correctement la procédure de demande d’asile expliquée par l’assistant.e social.e, ou que le jeune sous tutelle arrive à saisir les enjeux juridiques de sa situation ou encore que les parents qui accompagnent leur petite fille en consultation pédiatrique comprennent le diagnostic posé.
La reconnaissance sur le terrain est immédiate, ce qui rend ce métier extrêmement gratifiant.
De notre savoir-faire et de notre minutie à l’heure de traduire ou d’interpréter dépend qu’un.e allophone puisse bien saisir certains enjeux.
Par conséquent, outre la maîtrise des langues à traduire, le traducteur et interprète en milieu social doit être biculturel et avoir un bagage lexical extrêmement ample et rigoureux des structures dans lesquelles il est appelé à intervenir. Il faut savoir que chaque mission de traduction ou d’interprétariat est unique car l’institution concernée, la thématique et les parties impliquées ont tendance à varier. Ceci demande une grande flexibilité d’esprit ainsi qu’une solide capacité d’écoute et de concentration.
Quant à la formation, Bruxelles Accueil propose des cycles de formation continue permettant de parfaire les techniques d’interprétation consécutive, d’approfondir notre terminologie et de connaître le code déontologique du traducteur et interprète social. Il faut noter que l’interprète social n’est pas un médiateur interculturel, c’est-à-dire qu’il ne transmet à l’allophone ni conseils, ni références culturelles d’une société nouvelle, mais qu’il se limite à interpréter et/ou à traduire. Dès lors, le respect de ce code déontologique, composé de cinq principes fondamentaux (discrétion, neutralité, exhaustivité, transparence et professionnalisme), est primordial afin de garantir la qualité notre travail.
Depuis quelques années, les universités belges proposent des certificats spécifiques pour les traducteurs et interprètes jurés où il est possible d’obtenir des connaissances et des compétences extrapolables au métier de traducteur et interprète social. Il faut noter également que les aptitudes citées précédemment sont applicables au métier du traducteur et interprète juré auquel la complexité de la terminologie juridique vient se greffer.
À titre personnel, je tiens à remercier très chaleureusement toute l’équipe de Bruxelles Accueil pour son professionnalisme ainsi que pour m’avoir donné leur pleine confiance. Grâce à eux, j’effectue un métier riche de sens avec lequel je ne cesse jamais d’apprendre. ¡Gracias por vuestra simpatía y confianza!
Merci également à vous, chères lectrices et chers lecteurs, de me suivre et... à très vite !
© Papiers Prina